Le Ni-Ni
- Julie Tournier
- 13 déc. 2021
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 avr. 2022
"Est-il meilleur d'aimer ou d'être aimé ? Ni l'un ni l'autre si notre taux de cholestérol excède 5,35".Woody Allen
Faisant suite au post précédant sur la dysphorie de genre, il y a une période vraiment particulière qui est celle entre l'ancienne vie (deadlife) et la nouvelle vie.
C'est une période très particulière car les coming out ont été effectué, les Autres sont en train de digérer et la Personne peut enfin se projeter dans sa future vie.
Et c'est là que le temps entre en ligne de compte.
Il ne s'agit pas de faire les annonces et le jour d'après de basculer dans sa nouvelle vie. Il faut organiser la transition (sans jeux de mots!!!😊) entre la deadlife et la nouvelle.
Sauf que pendant ce laps de temps, la Personne a très envie de basculer car cela fait déjà tellement de temps qu'elle attendais ça, que les derniers jours sont trèèèèès long. C'est un peu comme l'approche de Noël, plus le 25/12 approche et plus on trouve le temps long.
C'est cette période que j'appelle le Ni-Ni: Ni Homme Ni femme trans....Mais en fait c'est surtout une vision sociale car dans ma tête, le Ni-Ni n'existe pas: j'ai basculé coté femme trans depuis les 1ères annonces.
Qui plus est, lorsque l'hormonothérapie a débuté, cela devient une période particulière.
Quel lien avec la dysphorie?
On a vu que la dysphorie est liée à la différence entre la vision sociale de la Personne et sa propre représentation d'elle même.
Comment ne pas s'emmêler les pinceaux quand vous êtes tenus de vous habiller en homme alors que le soir vous vous hormonez pour développer votre corps de femme?? C'est ce décalage qui entretien voire majore la dysphorie.
Comment demander aux Autres de me genrer au féminin, de m'appeler Julie alors que je me présente devant eux, à l'identique?
C'est pourquoi cette période ne peut pas durer indéfiniment, de mon point vue.
Les Gender fluide voire même les non binaires, arrivent à naviguer dans cette zone du Ni-Ni. Mais moi qui suis tout à fait genrée féminin, elle me pose un réel soucis et surtout elle maintiens cet état d'incertitude.
Par contre, tout n'est pas négatif dans cette période. Elle me permet d'être prête lors de la bascule définitive: ma voix est en cours de travail, la garde robe se peaufine, la chevelure se travaille.
Je conclurais sur le fait que cette période, bien que pas très agréable à vivre, est nécessaire au bon déroulement de la
bascule définitive et je pense, j'espère que j'en tirerais des bénéfice pour pour plus tard notamment grâce à l'amélioration du passing.
"L'interminable est la spécialité des indécis." Emil Michel Cioran
Question : pourquoi parles tu de deadlife alors que le deuil ne doit pas exister chez les autres ?
Un nouveau post ?