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Pas envie de me mélanger!

  • Photo du rédacteur: Julie Tournier
    Julie Tournier
  • 24 févr. 2023
  • 4 min de lecture

Les opprimé.es ne peuvent pas mettre de mots sur les choses si les oppresseurs sont présents " Françoise Vergès, politologue et féministe années 1970.


Alors là, je vous préviens, chers lecteurs et lectrices (voire même chères lectrices et lecteurs), je ne vais pas vous ménager dans cet article.😠

Je vais être le poil à gratter de votre journée, la hérissonne de votre matinée, la gratounette de votre sieste, la....bon bref vous avez compris, sujet hautement clivant que je vais aborder.

D'ailleurs, il serait peut être temps que je vous en parle (vous remarquerez qd même ma capacité à combler une dizaine de ligne pour ne rien dire!!!😁)

Je vais vous parler de la mixité, mixité choisie et non mixité.

Maintenant que vous êtes au top sur le genre et tout le toutim, on élève peu le niveau!!

Du coup késako tout ceci?🤔

Pour faire simple, la question est de savoir, si on doit constamment ouvrir tout les espaces à tout le monde;


Les groupes de paroles pour les alcooliques doivent ils être ouvert au grand public?

Les groupes de paroles pour femmes battues doivent ils accueillir les hommes battus?

Les groupes de paroles pour LGBTQIAP+ (sans distinction de genre) doivent ils accueillir toutes les sensibilités ou bien chaque sensibilités doit avoir son propre groupe?

Avant de répondre à cette question, intéressons nous à ce que nous mettons derrière ces termes.


D'aprés l'université d'Angers: (avouez que vous ne savez même pas où est Angers? 🤣😂)

"La non mixité est le fait de créer des espaces réservés à une catégorie de personnes se considérant comme opprimées ou discriminées, notamment pour partager des expériences communes et définir leur stratégie de libération. Pratique ancienne mais pas forcément nommée comme telle (au sein du mouvement ouvrier, par exemple), elle a été revendiquée au sein du mouvement américain pour les droits civils (Women’s Lib), ainsi que par les féministes françaises pendant la deuxième vague du féminisme (années 1960-1970)".


Donc, si je résume: (D'après mon université!)

La mixité choisie est le fait de se réunir entre personnes appartenant à une ou plusieurs minorités opprimées et discriminées en excluant la participation de personnes appartenant aux groupes pouvant être oppressifs et discriminants (par exemple entre femmes et minorités de genre mais sans hommes cisgenres).


Ce n'est pas un phénomène nouveau: des historiens rapportent que sous la révolution française, des femmes avaient crées des clubs de femmes dans lesquels elles débâtaient et échangeaient des idées.


Aujourd'hui, il est souvent remis en questions ces espaces en non mixité.

Mais ce qui est drôle, c'est que cela suscite un débat lorsque ça touche les minorités mais jamais sur les sujets de dépendances.

J'illustre ma pensée de ce pas:🤓

Lorsqu'on ouvre une réunion pour discuter de la place des personnes minoritaires dans la société et qu'on ouvre la réunion uniquement pour les personnes minoritaires concernées, généralement on a un tollé des autres qui cries au scandale, à la discrimination bref, qui ont un avis sur un sujet qui ne les concernent pas😠.

Etonnamment, lorsque ces mêmes espaces en non mixité sont crées pour les alcooliques anonymes ou les femmes violentées ou les usagers de drogues, cela ne pose de soucis à personnes et personnes ne remettrait en question cela.

Mais comme pour les minorités tout peut se dire et se contester, les non concernés.es se permettent de donner leur avis.😝


J'avoue que ça m'agace fortement, car pour avoir pratiqué toutes les formes de regroupement, je suis clairement plus à l'aise et plus libre de parler dans des groupes en non mixité.


Je me souviens, notamment, d'un groupe de travail, en mixité totale, où j'étais la seulle personne trans. Le sujet était l'amélioration de la prise en soin des personnes trans. C'était incroyable de voir les personnes cis parler de nos problèmes, essayer de trouver des solutions à nos problèmes sans même écouter la seule personne concernée du groupe!!!

Le plus drôle, à mi réunion, une personne CIS s'est souvenue que j'existais et j'ai pu enfin m'exprimer et apporter du vécue à leurs interrogations.


Le problème de la mixité totale est bien celui ci: les personnes trans seront toujours moins nombreuses, moins visibles, plus mal à l'aise pour s'exprimer que les personnes CIS majoritaire.

Si on veut écouter la parole des personnes trans, encore faut-il qu'iels puissent l'a prendre!!!

C'est bien le gros avantages des réunions en non mixité.


Après, et c'est vraiment mon avis, je crois qu'il ne faut pas se renfermer totalement dans la non mixité.

Sur des sujets sensibles, qui touchent aux émotions ou qui nécessite que les personnes concernées s'expriment sur leurs parcours de vie: pas de débat, la non mixité est obligatoire.

Sur des sujets de société, au sens large du terme, (impact de la réforme des retraites sur les minorités qui ont eu des parcours professionnels complexe), la mixité ne me choque pas car d'autres personnes non minoritaires peuvent poser des questions qui nous concernent et les réponses apportées peuvent nous intéresser.


Reste la mixité choisie.

L'autre soir, j'ai participé à un débat sur la transidentité à la médiathèque de Toulouse. Le débat était public et en mixité totale. J'avoue avoir échangé avec les copines qui m'ont accompagné sur le fait que cette réunion aurait du être organisée en mixité choisie.

Finalement, le thème du débat a naturellement été sélectif: seuls les personnes intéressées par le sujet sont venues (après je n'ai pas interrogé toute les personnes, néanmoins on sentait bien qu'il n'y avait pas de trans-curieux): la mixité choisie c'est imposée.

Cependant, j'apprécie beaucoup de débattre sur certains thème avec des alliés.es (mixitié choisie) car leur point de vue ouvre aussi ma réflexion.

Et si je me met à la place des personnes cis, participer à une réunion, sur des sujets trans, en mixité choisie, ne doit pas être simple: la peur d'avoir des propos qui peuvent être blessant, mal interprétés, l'appréhension du mé-genrage et du coup leur liberté de parole est probablement restreinte.


Néanmoins et en conclusion, il me parait important de ne pas perdre de vue que tout le monde n'a pas les compétences d'orateurs.trices des personnes publiques et que si vous rajoute le stress du passing vocal, vous obtenez un cocktail explosif qui entrainent les personnes trans dans un renfermement qui est isolant et à terme a un impact sur nos vies sociale.

Donc oui au réunions en non mixité.👍👏

Et laissons aux personnes trans "aguerries" les réunions en mixité totale pour défendre nos droits.


Les avancées sociales ont été construites par des groupes en non-mixité qui ont formulé à la fois la déconstruction du discours dominant, sa critique et ont posé des solutions pour s'en sortir. Ils ont fait évoluer la société dans le sens de l'égalité», Mathilde Larrère (historienne des révolutions et de la citoyenneté)



 
 
 

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