Psychiatrie et transition
- Julie Tournier
- 23 mai 2022
- 3 min de lecture
“Tout l'univers obéit à l'Amour ; Aimez, aimez, tout le reste n'est rien.” Jean de La Fontaine
Vous en voulez du sujet chaud, brûlant, de la Breaking news, appelez BFM et Cnews, je vais entamer THE BIG ONE, THE SUJET CLIVANT: la place de la psychiatrie dans les parcours de transition.
Je vous avais prévenu...🥴
Petit point historique: 🙄
Juin 2018, l'OMS (organisation mondiale de la santé) retire la la transidentité de sa liste des troubles mentaux pour la classer dans le chapitre de la santé sexuelle.
8 ans auparavant, un petit pays🥖🥐, de rebelles bruyants et bons vivants, décide, envers et contre tous, de retirer la transidentité de la liste des pathologies psychiatrique.
C'est en 2010 et la France est le 1er pays au monde à faire cela!!!!🐔
Cela veut dire que jusqu'à cette date là, la transition était une pathologie....heu....bes non en fait....je ne me sens pas malade....j'ai juste pas d'affinité particulières avec mon corps actuel....c'est tout....😲
Aujourd'hui, encore, la prise en charge médicale de la transidentité débute par l'évaluation d'un/d'une psychiatre. En fonction de son retour, tout le reste peut soit se débloquer soit fortement se compliquer.
En clair🤓, si le/la psychiatre estime que vous ne présentez pas suffisant des troubles relevant de la dysphorie de genre, bes... vous reviendrez plus tard pour avoir droit aux hormones et tout le reste.
Avec les conséquences que cela implique et notamment la fourniture via le marché parallèle des hormones ou si vous êtes du genre fortuné-e des opérations à l'étranger.
Et tout les autres médecins du réseaux se basent sur cette évaluation là (se cachent??rhooo le pavé dans la mare!!! 😶🌫️) pour la prescription de leurs soins (hormones, chirurgie faciale, chirurgie du torse, chirurgie pelvienne...)
Ma position est légèrement différente (c'est pour être diplomate….): je prône l'aut-détermination.
Késako: c'est le fait de pouvoir choisir son genre ET de pouvoir adapter son identité à son genre sans avoir de démarche particulières à faire.
Hé oui c'est bien jolie de se dire "tiens je vais devenir une femme avec l'ensemble des codes sociaux attendus" mais si votre carte d'identité montre une personne barbue avec des codes sociaux d'un homme, votre vie va quelques peu être compliquée (ma real life du moment)!
Bon je ne vais pas me l'a péter à vous faire croire que cette idée viens de moi.... mais, déjà en Juin 2020, Jacques Toubon, le défenseur des droits, prônait cette position: il va même jusqu'à écrire dans son rapport " c'est une question de dignité".🥲.
Par contre, je suis pas forcément très au claire avec la démédicalisation totale.
Je pense qu'il faut être encadrée, accompagnée pas jugée.
Le rôle des soignants/tes n'est pas de dire si la demande est justifiée mais d'expliquer les conséquences de ce choix.
Les hormones modifient, de façons spectaculaires, la physiologie d'un corps humain.
Les opérations présentent un risque non négligeable (si jamais mes élèves me lisent, pour vos révisions c'est les risques liés aux post op: hémorragique, infectieux, thromboembolique....😉😁).
Et sur le plan psychologique, il faut s'adapter à cette nouvelle vie. Même si on y est préparée, même si on l'a imaginer, sauter le pas reviens à plonger dans l'inconnue.
Qu'on le veuille ou non, ces traitements peuvent avoir des conséquences: il serait dommage de mourir d'une embolie pulmonaire alors, qu'enfin, on allait pouvoir vivre librement! Le rôle du médecin traitant me parait absolument indispensable.
Pour la psychiatrie, mon sentiment est un peu le même: je pense qu'un suivi basé sur l'analyse des situations rencontrées et des émotions ressenties me parait être intéressant pour avancer. Il serait dommage de faire une tentative de suicide alors que normalement on devrait aller mieux. Là encore, le rôle du/de la psychiatre ou psychologue me parait tout à fait recommandé.
Donc en conclusion, je résumerais ma pensée par: oui au libre choix mais encadré et accompagné par un personnel soignant FORMÉ!!
Et je rajouterais, oui à la prise en charge pluridisciplinaire dans l'intérêt de la personne.
Ah et pour finir, si la personne est au centre du dispositif, ma question n'a plus aucun interêt....et une grande partie des problématiques actuelles d'accès aux traitements pour les personnes transidentitaires seront résolues.
"Les personnes les plus importantes ne sont pas celles qui ont la tête pleine de connaissances...ce sont celles qui ont le cœur pleins d'amour, des oreilles prêtes à écouter, les mains prêtes à aider" Anonyme
Ha bah pour une fois je n'a rien à redire 😜
Enfin... Mon neurone orthographique s'est recroquevillé au fond de ma boîte crânienne mais bon... Il ne servira bientôt plus à rien.