Semaine des droits de la femme
- Julie Tournier
- 12 mars 2022
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 avr. 2022
"La femme sera vraiment l'égale de l'homme, le jour où, à un poste important, on désignera une femme incompétente" Françoise Giroud
En cette fin de semaine consacrée au droits de la femme, je lisais un article rédigé par Lexie (https://www.terrafemina.com/article/-je-suis-une-femme-trans-et-je-ne-me-sens-pas-representee-le-8-mars_a357327/1) et qui prenait le parti d'expliquer, qu'en tant que femme trans, elle ne se retrouvait pas dans cette journée du 8 mars.
En faisant ma propre introspection sur cette période, j'en suis venue à me questionner mais plus sur le coté légitimité qu'intérêt: en tant que femme trans, puis-je prétendre à me sentir concernée par cette thématique des droits de la femme?
Ai-je le droit de me plaindre de ma condition alors que depuis le début de l'année 2022, il a eu 21 féminicides?
Mais alors, doit-on être victime pour se sentir concernée par ce sujet ou bien, peut on (doit on?) s'emparer de ce sujet, ne serais ce que par solidarité?
Mais du coup, cette réflexion exclue, de fait, les hommes (qu'ils soient CIS ou TRANS) de ce raisonnement.
Personnellement, et sans lien avec mon genre (passé ou présent), je n'ai jamais bien compris le principe des discriminations quelques quels soient.
Je n'ai jamais bien compris, non plus, l'intérêt de faire des "journées" sur telle ou telle thématique.
Prenons comme exemple la St Valentin💝: un jour dans l''année, on s'aime, on prend soin de l'autre, on force le trait pour marquer le coup.
Et donc les autres jours on reviens à la normale et on s'engueule toute la journée?😤
Bizarre comme façons de voir les choses.
Je préfère la vision des Prides (alors oui je n'aime pas non plus l'appellation "Gay Pride"; pas besoin d'être gay pour soutenir la cause!): ce sont des journées de visibilité. 🏳️⚧️🏳️🌈
Dans le processus de coming out, il est clairement établit, que le fait que des stars, des personnes publiques, mais aussi des personnes de notre entourage, assument et se révèlent au grand jour, aident celles et ceux qui n'osent pas.
Je l'ai vu de mon coté: depuis mon coming out, j'ai vu émerger des gens qui me disaient "grâce à ton coming out, je peux m'assumer".
Donc je préfèrerais une journée ou une semaine de visibilité sur la condition de l'Homme (au sens anthropologique et non genré) avec une mise à plat des discriminations, des violences, des rejets....que cette journée de la femme qui, finalement, ne fais pas avancer ni la cause ni le débat.
Et ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écris🤐: je ne nie pas qu'il y a des problèmes, qu'il faut continuer à se battre pour une stricte équitée des droits (je n'arrive pas à croire qu'en 2022, j'écris ce genre de phrases) entre tout les Hommes.
Mais je ne crois pas que cela passe par une journée ou une semaine centrée sur les droits de la femme.
Il faut travailler sur l'éducation: informer des droits et devoirs de tout un chacun/chacune, rappeler les règles de vie en société, sensibiliser aux conséquences liés aux actes discriminants.
Cela implique la responsabilité de tout le monde: parents, famille, école, santé.
Quand on supprime des infirmiers/ infirmières scolaires, on prive nos enfants de cet accès à la connaissance: c'est de la santé publique secondaire.
Quand on crée des programmes scolaires trop lourd, on prive nos enfants de temps de débats encadrés par des professionnels qui connaissent nos enfants et les spécificités du territoire dans lequel ils enseignent.
Quand on ne donne aux forces de l'ordre qu'une mission de répression, on prive nos enfants de ce lien de confiance qu'il est impératif d'avoir avec ces gens dont la mission première est de nous protéger; on ne crée pas ce lien de confiance nécessaire pour aller se confier dès lors qu'une agression a eu lieu.
Bien sur que la justice doit sanctionner les comportements illégaux, mais elle peut aussi informer, communiquer, parler avec le peuple.
Dans notre institut, chaque année, nous faisons venir une association qui lutte contre les violences faites aux femmes: les élèves apprécient énormément; certes ce sont souvent des moments difficiles car les paroles, les récits sont le reflet du vécue, mais le gain en terme de prévention, de repérage et d'abord de la victime, par nos futurs soignants/soignantes est énorme.
En conclusion, je remarque quand même, que les choses évolues, que les discriminations, notamment professionnelles, s'effacent petit à petit. Le comportement des hommes CIS évoluent, et la société ne peux que s'en féliciter. Peut être qu'un jour cette journée des droits de la femme sera obsolète? ❤️🔥💕💌
"Quand j'ai faim, je mange. Quand j'ai soif, je bois. Quand j'ai quelque chose à dire, je le dis!" Madonna
J’ajouterai que l’accompagnement des parents (1ers éducateurs) est primordial si tu vois ce que je veux dire 🤪
Plus sérieusement, lorsque les parents seront modélisants de tolérance et d’acceptation, les enfants le seront aussi 😉
Pas mal de choses à dire dans ce débat, mais je trouve que tu te contredis lorsque tu indiques que la journée de la femme (ou la semaine des droits de la femme) ne fait pas avancer les choses ou le débat et que dans le même temps, tu expliques que dans votre institut vous faite une journée sur la prévention des violences faites aux femmes.
Cela veut-il dire que l'Etat ou les institutions n'ont pas la légitimité de faire des journées ou des semaines de préventions à thématiques si elles ne font pas partie d'un cadre enseignant ?
J'irais même plus loin : la prévention, la sensibilisation ou l'éducation est-elle réservée aux personnes inscrites dans une structure éducative ou…