Transidentité et enfance
- Julie Tournier
- 9 févr. 2022
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 avr. 2022
Et voila, un sujet fort épineux et probablement fort clivant à traiter. 😖
Nous allons essayer d'aller plus loin que le simple constat: pas de transidentité chez les enfants, ils/elles verront quand ils/elles seront plus grand (e)s. 😒
Mon propos n'est pas de dire ce qui est bien ou pas, ce qu'il faut faire ou pas. Mais simplement d'essayer d'aider des parents à avoir un comportement facilitant avec leur enfant.
Commençons par enfoncer une 🚪ouverte: non jouer avec le camping car Barbie pour un enfant genré au masculin ne veut pas dire qu'il va vouloir entrer dans un parcours de transition ou inversement, pour un enfant genré au féminin, vouloir faire du rugby ne signifie pas non plus qu'elle va vouloir se déclarer homme trans.
(coup de gueule, en aparté: et puis arrêtons de vouloir absolument tout genré: ce n'est pas parce que je mange une poke bowl saumons que je vais porter des robes, et d'ailleurs ce n'est pas parce que je porte des robes que je veux devenir une femme.....ah bes si....bon ok mauvais exemple!!!! 😤mais enfin, il faut que je fasse un article sur les fringues car j'ai trop de choses à dire!!!! )
N'oublions pas que le clivage du genre commence par cela: dans la tête d'un enfant masculin qui veut jouer à la Barbie, il va sentir que quelque chose n'est pas standard de ce que le monde qui l'entoure lui renvoie; il y aura bien toujours quelqu'un pour lui dire: "mais z'enfin, tu es un futur mâle qui va chasser le gibier, tu ne peux pas t'abaisser à jouer à la Barbie, et pourquoi pas non plus faire le ménage??"😮🤐
NB: serait-ce un sujet qui légèrement m'irrite???? à peine!!!!
Ne me faites pas dire non plus ce que je ne dis pas: il ne faut pas, dès la moindre parole test de l'enfant, tout prendre au pied de la lettre et de suite jeter sa garde robe actuelle pour en prendre une correspondante à son nouveau genre.
Par contre, et là attention, je prend position😁: il faut une attitude facilitante. (oui je sais je n'ai pas peur de mes idées!!!)
Je prend le cas d'un enfant garçon (oui je sais (dis donc, j'en sais des choses ce matin!!) j'ai pris un raccourcis, mais c'est long à écrie à chaque fois "enfante genré masculin"....pas taper.....please....) qui tout à coup dit "j'aimerais bien porter des robes".
Selon l'âge, la réponse de l'adulte ne sera pas la même: si c'est un enfant au primaire: il faut creuser pour savoir le pourquoi: ce peut être simplement une envie de tester le vêtement, une envie de reproduire ce que lui a dit son copain ou l'expression d'un quelque chose qu'il ne sait pas encore identifier.
Dans ce cas (encore une fois ce n'est que mon avis et je ne prétend dire aux parents qui me lisent ce qu'ils doivent faire), je pense qu'il faut laisser libre cours à son test, ses envies et lui proposer de lui en acheter une pour l'essayage.
Je suis farouchement opposé à la mode clown qui consisterai a récupérer une robe de déguisement pour l'essayage.
Aujourd'hui, il y a suffisamment de plate forme d'occasion pour acheter un vrai vêtement à moindre cout (j'ai pas dit d'acheter du Channel non plus hein!)
Et du coup, si notre enfant du primaire maintient sa demande: les parents ont un rôle de protection et je crois que changer le genre de son enfant, au primaire, me parait une étape extrêmement compliquée et probablement très douloureuse pour l'enfant. Même si les enseignants sont facilitants, ils ne peuvent pas avoir un œil et une oreille sur tout ce qui se passe ou se dit entre élèves.
Une piste peut être de dire à l'enfant: "ok j'entend ce que tu me dis, je le comprend mais j'ai peur que les conséquences à l'école soient trop importante. Je te propose de commencer par changer ta garde robe les week end puis pendant les vacances pour voir si tu te sens mieux et en fonction on avisera".
Attention la dysphorie chez les enfants peut être très violente, il ne faut surtout pas l'enfouir car, tôt ou tard elle ressortira décuplée.
Chez les ados, la réaction sera différente: ils sont en capacités d'évaluer les risques sociaux et de savoir s'ils veulent s'y exposer ou pas.
Là aussi une transition sociale de week end et de vacances peut être une bonne idées pour se tester, tester ses fringues, son maquillage, laisser le temps aux cheveux de pousser, se faire percer les oreilles, bref améliorer son passing.
Une fois de l'assurance prise, je pense qu'on peut lâcher les chevaux et attaquer la partie administrative en lien avec l'infirmière du collège ou du lycée.
Par contre, je ne parle pas, volontairement, des traitements hormonaux (que ce soit des substitutifs ou des bloqueurs) car se sentir transidentitaire n'entraine pas obligatoirement d''hormonothérapie et que la décision doit rester dans le cadre légal prévue en concertation avec un/une médecin au fait de ce cadre et de ces possibilités.
En conclusion: je ne milite ni pour le no-gender ni pour le gender fluide mais plutôt pour une écoute bienveillante dans un soucis de compromis entre les choix de l'enfant et sa sécurité. Et surtout n'hésitez pas à solliciter l'avis d'un professionnel de santé quel qu'il soit tant qu'il/elle est sensibilisé (e) à cette prise en charge.
Gardons à l'esprit que de toute façons, si cet mal être n'est pas entendu, il ressortira toujours un jour et que le suicide chez les jeunes est vrai sujet d'actualités (pour info en 2020, 44 suicides chez les 5-14ans.... https://www.infosuicide.org/reperes/epidemiologie/epidemiologie-france-suicides/)
Ici on se déguise en princesse ou en pirate peut importe notre sexe !! Robin a eu sa période robes de princesse on l’a laissé faire et c’est passé comme c’est venu, je rajouterai qu’il faut éviter de dramatiser aussi dans un sens comme dans l’autre 🤷🏻♀️