Transition et travail
- Julie Tournier
- 5 janv. 2022
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 avr. 2022
"Puisque le "moi" devient l'unique norme, l'individu devient l'unique responsable de son bonheur ou de son malheur" Julia de Funès
Pour moi, la séparation vie personnelle/ vie professionnelle est un pilier pour garder une harmonie de vie.
Comme beaucoup de chose, c'est facile à écrire mais dans la vrai vie réelle....ça peut être compliqué à mettre en place.
Sur mon orientation sexuelle, je ne vais pas arriver le lundi matin 8h au travail et hurler à tue-tête "JE SUIS HETERO, GAY, BI...".. Bref, c'est le genre d'information qui n'a pas d'impacte sur ma productivité.
Et donc, je peux rester discrète sur cela. Si un collègue viens à me poser une question: "et toi tu es avec quelqu'un?" libre à moi de répondre.....ou pas.
Le hic c'est quand les choses deviennent visible que ce soit un handicap, une maladie qui entraine une modification corporelle ou bien une transition (ah tiens.....on parle de moi????😁)
Lorsqu'on entame une transition, on a vu que la période du "Ni-Ni" ne pouvais pas durer indéfiniment.
Il va bien falloir passer au niveau suivant qui est la transition sociale dans le genre de destination à 100%.
Et c'est bien ce passage là qui rend visible le choix personnel de la Personne. Et qui pour le coup interfère avec la vie professionnelle.
Mais du coup, la vie professionnelle peut-elle interférer dans la vie personnelle de la Personne, en donnant son avis, par exemple sur l'organisation de la transition (tempo, annonce, modification de certaines tâches....).
Tout d'abord enfonçons plusieurs portes ouvertes:
Il n'y a pas d'obligations légales pour l'employé-e d'informer son employeur de sa transition. Attention cependant, si l'employeur est considéré comme safe, il peut être utile de travailler de concert avec lui pour organiser les choses et se prémunir d'éventuels comportements inadaptés de la part de ses collègues.
L'article L1132-1 du code du travail, portant sur le principe de non-discrimination stipule que "Aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement ou de nomination.....ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, directe ou indirecte....,en raison de son origine, de son sexe, de ses mœurs, de son orientation sexuelle, de son identité de genre....
Une fois cela étant posé, je dirais qu'il faut prendre en compte le poste de travail de la Personne.
Un/Une codeur/codeuse qui est enfermé-e dans son bureau avec peu de contact extérieur sans client en lien direct, peut se permettre d'informer son employeur au dernier moment et de se cantonner à informer ses plus proches collègues.
Mais un/une commercial-e de terrain qui passe sa journée en clientèle doit absolument et impérativement être correctement accompagné-e dans l'information qui sera communiqué-e à ses clients-es.
Il ne faut jamais perdre de vue, que la période de transition, surtout dans sa phase post "Ni-ni" fraiche, est une période où la Personne est fragilisée: Sa charge mentale est très élevée.
Ayant une formation en médecine du travail, je ne pourrais que m'interroger sur les risques encourus par la personne qui est sur les routes en permanence et qui aurait une charge mentale élevée et "la tête ailleurs".
Dans ce cas, il peut être envisagé, avec la Personne de modifier ses taches au poste de travail pour diminuer les risques encourus.
Et puis ne négligeons pas les impacts que cela peut avoir sur les collègues de la Personne en terme positif.
Des collègues qui n'osaient pas assumer leur homosexualité peuvent se sentir rassuré de voir que leur entreprise est tout à fait safe et leur permettre de l'assumer ou en tout cas de ne plus forcément le cacher volontairement.
Donc je vote en faveur du travail en binôme avec l'employeur pour une transition réussit au sein de l'entreprise.
Côté employeur: l'acceptation par la Personne de travailler en duo n'est pas une invitation à influencer ou à modifier le rythme impulsé par la Personne.
Il ne faut jamais perdre de vue que la Personne a déjà sa propre organisation et son propre planning en tête: ce peut être frustrant pour les Autres mais accompagner c'est marcher à coté au même rythme que celui que l'on accompagne.
"Si développement personnel il devait y avoir, ce serait au sens d’aider les êtres à devenir des personnes, c’est à dire des singularités libres." Julia de Funès
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